2014 - Irun à Villaviciosa

Publié le par Claude

            Nous sommes ce début juin 2014 en route pour l’Espagne et le Camino Del Norte ! Nous aurions dû logiquement poursuivre depuis Roncevaux par le Camino Francès où l’on s’est arrêté en 2011, mais le chemin côtier plus difficile et moins fréquenté et peut-être aussi plus beau parce qu’il longe l’océan atlantique, a eu notre préférence.

         Atterrissage à Bordeaux puis train jusqu’à Irun. Première nuit dans une albergue municipale donativo (on donne ce qu’on veut), pas très loin de la gare ! Nous sommes prêts dans nos têtes à affronter le chemin, même si physiquement c’est loin d’être le cas.

1 ère étape  Irun - San Sebastian, 28 km

         Après une nuit courte et pas très calme, l’albergue est en ville, nous enfilons les chaussures de marche et c’est parti pour la première étape. Il n'est que 7h00, mais tout le monde est déjà sur le chemin. Il fait un peu frais mais le ciel est clair, on prend rapidement de la hauteur et découvrons déjà de beaux paysages depuis le belvédère qui se trouve devant le sanctuaire de Guadalupe.

         Ça monte, ça descend puis ça remonte encore et encore avant de descendre par une cote un peu raide à Pasaia Donibane où nous prenons un bateau pour traverser la Ria de Pasajes.

                                          Pasaia Donibane

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        Nous en profitons pour faire une pause dans ce vieux village où séjourna Victor Hugo, et je vérifie les photos faites aujourd’hui, je m’aperçois qu’elles sont toutes ratées et que c’est mon appareil qui est HS. Je n'ai plus que mon téléphone pour en faire et bien sur la qualité s'en ressent.

montee-apres-pasaia.jpg         On gravit des escaliers à flanc de falaise et on poursuit par une montée très raide. Dans la côte escarpée, on dépasse Lyn une australienne et parlons un peu avec elle avant de rencontrer Alain qui revenait en sens inverse. Il avait perdu son bâton que j’ai ramassé sur le chemin. Alain qui marche depuis Rennes, nous entraine dans sa foulée rapide et fait plusieurs kilomètres avec nous.

 

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        Et puis on finit par apercevoir la ville étape et ses jolies plages en arc de cercle au loin. Doucement on s’en rapproche en redescendant sur San Sébastian.

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         C’est une très belle cité balnéaire, et nous cherchons l’albergue qui est à l’autre bout, nous longeons toute la plage sur la promenade et profitons d’une glace bienvenue. La température est bien montée cet après-midi et les dénivelés nous ont donnés chaud et très soif.

         Nous arrivons à l’albergue en même temps qu’un couple d’italiens et nous apprenons qu’elle est complète. L'hospitalière qui nous reçoit, parle un peu français et nous dit qu’il faut aller 3 km plus loin. Elle se propose de nous réserver des places. On décide d’accepter et de faire ces 3 km de montée supplémentaires dont on se serait bien passé aujourd’hui.

         Nous voilà arrivé dans la pension Tximistarri, plutôt sympa avec la vue sur l’océan depuis notre chambre. On fait la connaissance d’Alexandre de Montpellier, de Nadine une allemande, de Dimitri de Nantes et d’autres pèlerins. Dimitri est un jeune homme courageux qui est parti depuis chez lui à Nantes, il y a déjà plus d'un mois.

                                        Pension Tximistarri

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         Plus tard, on redescendra en bus pour visiter cette jolie ville avant de prendre le repas du soir dans un restaurant du bord de la plage et goûter la sangria et les pintxos.

2 ème étape  San Sébastian – Getaria,  26 km

 

        B -Irun à Castro (14)  Pas de petit déj de prévu ce matin, nous partons sans avoir bu de café et le ventre vide. C’est un parcours toujours bien vallonné et des paysages qui ressemblent à ceux de la Corse avec souvent la vue sur l’océan et ses hautes falaises qui plongent dans les eaux tumultueuses de l’Atlantique.

 

          On fait la rencontre de Nicolas de Roumanie avec qui nous partageons quelques kilomètres. Nous verrons Nadine qui fait une pause en contemplant l’océan les orteils en éventail, mais aussi plus loin le couple d’italiens et Alain.

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           Il nous a fallu faire près de 15 km, avant de trouver un café pour enfin prendre notre petit déjeuner sur la Plaza Major d’Orio, en bordure des quais.

        Cinq km plus tard, on atteint la station balnéaire de Zarautz et sa longue plage de sable fin que l’on suit avant de gagner une piste piétonne qui serpente jusqu’à Getaria.  

        Il fait 35° aujourd’hui et c’est à la sortie de la ville que se trouvent l’albergue et sa terrasse où nous mangerons notre casse-croute et quelques fruits achetés en cours de route. L’auberge est récente et propre, le petit déjeuner est inclus.

 B--Irun-a-Castro--34-a.jpg    B -Irun à Castro (34)

        Nous arrivons en même temps que Nicolas, le couple d’italiens est déjà là.  Petit à petit les pèlerins que l’on connait déjà arrivent, Nadine, Dimitri et aussi deux finlandaises, Elizia une polonaise et des étrangers de tous horizons.

        Nous repartons en ville faire quelques courses pour le lendemain et pour visiter ce joli port de pêche colorié.   

3 ème étape  Getaria – Deba,  19,5 km

        Nous voici parti ce matin à travers vignes et prairies.b26.jpg On grimpe jusqu’à Azkizu et de là, on a vue sur la côte très découpée et le port de Zumaïa. Peu après Zumaïa dans le village d’Elorriaga, un choix de parcours s’impose. L’itinéraire historique rejoint la nationale qu’il suit sans difficulté jusqu’à Deba, c’est ce que nous voulions faire après deux journées difficiles, mais par erreur nous avons suivi le Gr 121 qui était mieux balisé.

 

B--Irun-a-Castro--47-.jpg       Ce GR est sinueux et fatiguant car il ne cesse de monter et de descendre, mais il permet de découvrir une côte très sauvage et très belle avec des falaises hautes de cent mètres. Il fait très chaud et nous sommes heureux d’arriver à Deba.

 

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               Il est à peine midi, nous sommes les premiers à nous adresser à l’office de tourisme pour avoir la clé de l’albergue qui a été installée dans une école désaffectée. Comme la plupart des albergues municipales, elle est très sommaire. Nous nous sommes installés près de la fenêtre avec vue sur la ville, mais il n’y a ni volet, ni rideaux. Après la douche nous allons visiter cette ville très pentue ou les gens se déplacent en tapis roulant et avec des ascenseurs pour passer d’une rue à l’autre.

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         Nous sommes samedi, les terrasses des cafés sont remplies jusque tard le soir, il y a de la musique et ça parle fort, la ville est très animée. Nous choisissons un restaurant le Bordatxo, dans une rue plus calme vers une église qui ressemble à une forteresse et nous sommes heureux d’y trouver Lyn et Elizia.

        La nuit a été très courte, 3 japonais, un couple et le père de la femme qui est aveugle sont juste en face de moi. Ils se sont levés à 4h pour partir tôt et je n’ai pas pu refermer l’œil de la nuit. Je salue leur courage pour faire un chemin qui est parfois très technique.

  4 ème étape  Deba – Markina Xemein  22,5 km

Dans cette étape, nous quittons provisoirement la côte pour entrer dans les terres, ce qui permet de visiter le Pays basque de l’intérieur.

 B -Irun à Castro (29)       On jette un dernier regard vers l’océan et on entre dans une région plus rurale et plus boisée où l’on peut voir des fermes vieilles de plusieurs siècles. 

      On fait un bout de chemin avec Nicolas et une allemande et ensemble nous nous B--Irun-a-Castro--43-.jpgarrêtons dans une albergue pour prendre un café con leche et partager des gâteaux secs.

          On partage aussi avec une ou deux gourmandes venues du pré voisin, et c’est bientôt tout le troupeau de chèvres qui nous en réclame.

  B -Irun à Castro (45)       José l’hospitalier nous raconte son périple de 96000 km fait sur les chemins de Saint-Jacques depuis 9 ans, articles de journaux et photos à l’appui et 34000 euros dépensés. Il ne vit que pour ça.

           

              Le parcours est toujours aussi vallonné et nous faisons les derniers km avec Jean Pierre de l'Ardèche, parti comme nous d'Irun.  L’albergue n’ouvre pas avant 16 h, le couple d’italiens est déjà là et nous attendons avec eux, voyant arriver petit à petit Dimitri, Alexandre, Nicolas, Nadine, André, Elizia, les finlandaises, des allemandes, des hollandais, d’autres italiens, des espagnols et des coréens.

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         Les albergues fonctionnant sur le principe du premier arrivé, premier servi, quand elle sera pleine, les autres devront aller voir ailleurs.

         Après la douche, chacun soigne ses petits bobos. Me voyant faire des étirements, André m’explique comment les faire de façon efficace. Ensuite André qui est pèlerin mais aussi médecin, ça n’est pas incompatible, s’occupe du genou d’Alexandre qui est très enflé. Nadine se fait masser les épaules endolories par un sac trop lourd, par un kiné espagnol et d’autres soignent des ampoules grosses comme des lampes torches.

         Le soir, nous nous sommes tous retrouvés un peu par hasard dans le même restaurant, à l’ambiance typiquement espagnole, c’était bien sympa.

5 èmè étape  Markina Xemein – Gernika 24 km

        Après trois ou quatre kilomètres, le sentier monte jusqu’à Munitibar. André parti avant nous, nous a dit que vu le nom il y aurait certainement un bar à Munitibar.

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        Et effectivement nous le trouvons attablé en arrivant et commandons notre petit déjeuner et du jus d’orange. Pas de possibilité de boire un café ce matin avant de partir et déjà 12 km dans les jambes avant celui-ci. André est devant une grosse assiette de bonne charcuterie basque qu’il nous fait gouter.

       On marche pendant plus d'une heure avec un couple de jeunes italiens Agnès et Daniel. Plus loin dans une autre belle montée, nous dépassons le couple de japonais avec le non voyant dans un sentier étroit et accidenté.

g15.jpg        Nous atteignons l’ermita Santiago, un sanctuaire qui reçoit les pèlerins. ermita-santiago.jpg         J’ai mal à l'épaule à cause d’une contracture, alors une autre pause s’impose déjà !

        Quelques montées et descentes plus tard et nous arrivons à Gernika par la variante routière de Marmiz.

        C’est dans une auberge de jeunesse où nous aurons droit à notre petit déjeuner demain que nous nous arrêtons.j27.jpg

        Toutes nos connaissances sont là, et le soir nous dinons en compagnie d’André, de Mireille et Jean Marc un couple de Savoie. Ces jeunes retraités courageux, partis de chez eux le 22 avril, soit depuis 49 jours, iront jusqu’au cap Finisterre.

           Ces cinq étapes dans le Pays basque sont très belles, même si je ne les ai pas trouvées si facile ! C'est vallonné, et les descentes comme les montées sont assez raides. Pour autant, malgré la chaleur, nous les avons faite sans trop de problème.

        La suite sera nettement plus facile, mais le chemin se confondra de plus en plus avec le bitume des carrateras.

6 ème étape  Gernika - Bilbao -  Portugalette 

                      Portugalette - Pobeña   13 km

        Le temps est couvert, mais il fait lourd. J’ai très (trop) mal au dos dès le départ de cette étape alors nous décidons de prendre le train et d’aller visiter Bilbao. Une belle ville dans laquelle nous passons la matinée pour voir les principaux monuments, la cathédrale qui est dédié à Santiago, la vieille ville et surtout le musée Guggenheim connu pour son architecture.

 

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         En début d’après-midi nous prenons le train pour nous rendre à Portugalette et y passer la nuit.

                           Le pont transbordeur de Portugalette

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         Là aussi, il y a des tapis roulants pour monter les rues, c’est bien pratique pour les personnes agées. Puis nous rencontrons Nicolas qui arrive de Bilbao. Il nous dit qu’il va marcher encore 13 km jusqu’à la prochaine albergue. Alors nous décidons d'en faire autant et d’aller jusqu’à Pobeña après quelques courses.

         On remonte la ville jusque ses plus hautes rues, puis on marche sur le chemin rouge qui suit une piste cyclable pendant quelques kilomètres avant de finir le reste sur la route.

        A l’arrivée, nous sommes surpris de revoir Dimitri, les finlandaises et d’autres pèlerins qui étaient avec nous les jours pB -Irun à Castro (77)récédents. En fait, le parcours entre Bilbao et Portugalette se faisant essentiellement en ville et dans de longues et vilaines zones industrielles, un certain nombre de pèlerins prend le train ou le bus pour passer cette étape. B -Irun à Castro (79)L'albergue de Pobeña

        Nicolas qui a pris le temps de s’arrêter sur la plage et de se détendre les pieds dans l’eau fraiche arrive après nous. L’auberge est sympa et les restos voisins font des menus pour pèlerins.

7 ème étape   Pobeña – Castro Urdiales  21 km

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        L’étape est courte, nous partons tardivement et commençons par des escaliers qui gravissent la falaise. La piste continue à flanc de colline avec la mer en contrebas.

         Quelques kilomètres plus loin avant d’entrer dans Onton, nous quittons le Pays basque pour entrer en Cantabrie.

k8.jpg          Au loin on voit la ville de Castro Urdiales, nous y arriverons par la variante routière qui longe la mer et dont on fera un petit bout avec les jeunes finlandaises. Il est tôt et pour ne pas attendre, nous allons dans la pension "la Marina" sur le port.

 

            De notre chambre avec terrasse, nous avons la vue sur le port et une partie de la ville. Jean Pierre l'Ardèchois est dans la chambre à côté de la nôtre, Alexandre, Dimitri et les amies finlandaises sont allés à l’auberge municipale.

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Photo prise depuis la fenêtre de notre chambre

            C’est une très belle ville connue pour ses jolies plages mais aussi ses monuments.

            L’église Santa Maria qui date du XIII siècle est aussi grosse qu’une cathédrale, elle a une architecture gothique avec des contreforts et des arcs-boutants.

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           Un château du XII a été reconverti en phare et en bas du pont médiéval en revenant sur la Plaza Major, les arcades des ruelles abritent bars et restaurants, c’est très agréable.

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          Je trouve enfin un magasin d’appareils photos et achète un nouvel appareil, cela fait sept jours que je fais les photos avec mon téléphone et ç’est quand même loin d'être la même chose.

  8 ème étape   Castro Urdiales – Laredo 25 km

          Cette étape est une des plus belles portions de la Cantabrie. On traverse des prairies où paissent chèvres et brebis tout en longeant les falaises qui surplombent l’océan.

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           On côtoie longtemps le bord de mer avant d’emprunter la N634 pour aller jusqu’à la cité portuaire de Laredo.

DSC00021-2        Il est possible de faire comme le préconise mon guide un détour, et de faire étape à Hazas, mais nous préférons avancer un peu plus et rester ce soir encore dans une ville au bord de la mer.

        De haut, nous apercevons la ville et sa longue plage de sable fin. Comme souvent en arrivant dans une ville étape, nous nous rendons d’abord à l’office du tourisme, mais ici contrairement au temps qu’il faisait, l’accueil était plutôt froid. Peut-être parce que l’heure de fermeture approchait.

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        Nous remontons les ruelles et rencontrons Jean Pierre qui cherche aussi l’albergue. Elle est fermée, alors nous prenons la pension Esmeralda qui est juste à côté, une belle pension bien aménagée et bien tenue.

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         Comme chaque jour, nous allons nous balader sur la longue plage qui se trouve entre deux péninsules et donc protégée des vagues, puis visiter la ville.

         Le soir nous dinons au restaurant où nous retrouvons Jean Pierre, André et d’autres pèlerins. Les menus sont toujours à 9 ou 10 euros boissons incluses, pas la peine de se priver.

9 ème étape  Laredo – Santoña – Santander,

                      6 km à pied et 37 en bus

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        Ce matin, nous allons du côté de la plage qu’il faut longer sur 4 km jusqu’à la pointe de Laredo où se trouve le point d’embarquement pour traverser la ria de Treto et rejoindre Santoña.  Nous avons bien fait de ne pas nous lever trop tôt, nous arrivons à peine 5 mn avant le départ du premier bateau à 9h.

        Monique tient à visiter Santoña pour ses statues et le port de pêche.  Ici, l’anchois règne en maitre. Avec plus de cinquante conserveries, la ville a acquis une renommée internationale. Il se déguste en apéritif ou en entrée avec une salade composée. On laisse André et les autres reprendrent le chemin et on part visiter la ville.

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        J’ai l’impression qu’on enfonce des aiguilles dans mon épaule, le poids du sac et le simple frottement de mon tee-shDSC00080.JPGirt me font très mal.        

         C’est donc en bus qu’on rejoint Santander. On n’a pas de scrupules pour ça, puisque de toute façon notre objectif est d’atteindre Oviedo pour engager notre retour et nous n’y serions pas arrivés à pied dans les délais, nos billets d’avions de retour n’étant pas flexibles.

        Il aurait forcément fallu qu’on prenne le bus, alors ici ou plus loin, ça ne change rien pour nous.

        Santander est une ville vivante, avec une cuisine de réputation nationale. Nous trouvons l’albergue et attendons que ça ouvre en compagnie d’autres pèlerins de toutes nationalités. Alexandre de Montpellier est là avec deux jeunes allemandes. C’est la première auberge qui fait demi-pension. C’est 10 euros la nuit et le petit déjeuner plus 5 pour le repas par personne. A ce prix là, nous sommes surpris de n’être que 5 pèlerins à table, sur 35 présents ce soir là dans le gite.

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        On ne trouve pas en Espagne cette convivialité qu’on avait sur le chemin en France où tout le monde mangeait ensemble dans la joie et la bonne humeur.

        Si on l’avait su avant, on se serait arrêté à Güemes, où se trouve un refuge très apprécié des marcheurs, chez le père Ernesto, qui est parait-il connu pour son accueil et son engagement pour un monde plus juste.

            DSC00086.JPGCathédrale de santander

10 ème étape   Santander – Santillana del mar  31 km

        Après avoir pris notre desayuno (petit-dèj), ce qui est assez rare, nous partons en direction de la cathédrale et remontons une agréable artère arborée avec de nombreuses terrasses de cafés.

DSC00097.JPG        Nous traversons ensuite une zone industrielle et continuons sur de la route jusqu’à Boo de Pielagos.

        Là, il faut prendre le train pour traverser le rio de Mogro. On traverse ensuite des petits villages avant de suivre sur plusieurs kilomètres des hangars industriels, des tuyaux en béton et l’immense usine Solvay. L'étape se fera essentiellement sur du bitume, ce qui est assez éprouvant pour les pieds.

        Mon épaule me laisse à peu près tranquille, peut-être parce que je me suis gavé de paracétamol hier soir et ce matin.

        La campagne redevient belle et on arrive dans un village que Jean Paul Sartre a qualifié dans un ouvrage de plus beau village d’Espagne.

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        Il y a déjà une belle queue devant l’auberge et elle n’ouvre pas avant 16h alors nous nous installons à la pension Octavio.DSC00127.JPG

            Pour 5 euros de plus par personne nous sommes en chambre double, c’est appréciable de bien dormir une nuit de temps en temps.

 

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          Le village médiéval est très animé, il y a un mariage et une Rolls attend les jeunes mariés devant la collégiale Santa Juliana.

          Les rues pavées, les vieilles maisons en pierre et quelques joyaux architecturaux attirent les touristes de toute l’Europe. J’attends que ça soit plus calme pour faire mes photos.

        Non loin du village, se trouve la grotte d’Altamira qui renferme l'un des ensembles picturaux les plus importants de la préhistoire. Elle est classée patrimoine culturel de l’humanité.

        On croise Nicolas dans les rues de la ville, puis Alexandre et ses copains.

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         Le soir, on goûte au cidre local dont le service obéi à tout un rituel précis, avant de dîner avec André. C’est un « vrai » pèlerin qui vient pour la dix-huitième fois sur le chemin de Compostelle et qui l’a fait entièrement trois fois !

11 ème étape   Santillana del mar – Comillas, 22,4 km

        On quitte Santillana en montant près du camping où ont dormi Jean Pierre et d’autres pèlerins. Le camping loue des chalets avec accès à la piscine et au bar restaurant. Le camino continue encore et toujours sur des carreteras mais au travers de jolis paysages.

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         A Oreña, nous prenons notre petit dèj à la terrasse d’un café avant de monter vers la ermita San Pedro.

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        A Cobreces nous sommes à la moitié de l’étape, on voit de belles demeures et jardins tropicaux.

        On traverse d’autres jolis villages et plus loin on aperçoit l’océan et Comillas.

        Nous descendons sur la ville par un agréable sentier avec vue sur l'océan.

        L'atmosphère de Comillas est animée, aussi bien sur sa plage que dans son centre historique. C’est une des villes les plus intéressantes de Cantabrie d'un point de vue architectural.

        Nous passons par l’office de tourisme et allons à l’auberge dont les fenêtres sont munies de barreaux bien solides, parce qu’elle fût en son temps une annexe de la prison.

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        Dans l’attente de l’ouverture, on bavarde avec un couple de la Roche-sur-Yon, Nicole et Gilles et de Paul un breton. Puis on voit arriver nos connaissances, André, Alexandre et ses copains, et des gens de toutes nationalités.

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       Après une cerveza bien fraiche à une terrasse de café, nous allons nous balader DSC00251.JPGjusqu’à la plage et nous revenons par des ruelles qui doivent dater du moyen âge.

        Nous dînons avec Nicole, Gilles et André et nous terminons le repas comme souvent par une herbias licor. C'est une liqueur digestive aux herbes qui laisse un agréable arrière goût en bouche. Nous rejoignons sans nous presser nos cellules en fin de soirée.

 12 ème étape   Comillas – San Vicente de la Barquera, 12 km 

        Très petite étape aujourd’hui, toujours à cause de l’angulaire de l’omoplate qui me donne des sensations de brulures vives. On en profitera pour visiter la ville qui était une étape jacquaire importante.

DSC00265.JPG         Nous traversons de beaux paysages ce matin, passons un pont médiéval puis nous sommes au beau milieu d’un parcours de golf.DSC00264.JPG

        

       Peu après, un pin pousse sur le clocher d’un ermitage laissé à l’abandon. 

         On voit la côte et des plages sauvages, et plus loin, on aperçoit San Vicente de la Barquera. On voit le pont long et ancien, construit au XV siècle qui mène à la ville.

        Il est encorDSC00297.JPGe trop tôt nous rendre à l’albergue, alors nous nous installons à une terrasse de café. Nous allons ensuite à l’office de tourisme pour avoir un plan et savoir ce qu’il y a d’intéressant à visiter, puis un peu avant midi nous allons déposer nos sacs.

 

 

          L’auberge est entre d’un côté l’église avec sa grande tour, entourée de murailles, et un château du XIII siècle qui surplombent la ville.

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          De nos connaissances, nous ne verrons ce jour là qu’Alexandre avec ses amies allemandes dans le même gîte que nous.

13 ème étape   San Vicente de la Barquera – Buelna, 24,6 km

          Comme souvent, nous partons parmi les derniers et reprenons de l’altitude jusqu’à Serdio. Le chemin traverse des prairies et des champs parsemés de bosquets d’eucalyptus et de pierres karstiques.

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         La tour médiévale de la Estrada est en cours de rénovation. Ses murailles cachent une jolie chapelle romane.

DSC00322-2.JPG         On passe Pesues, puis Unquera ce qui veut dire que l’on quitte la Cantabrie pour les Asturies.

        A la sortie de Colombres, une terrasse nous tend les bras, nous faisons une pause et après à peine 5 minutes Jean Pierre se joint à nous.

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       Une autoroute se construit, il y des travaux partout et nous ne voyons plus de balisage, nous avons loupé un sentier qui nous aurait évité de faire plus de 5 km sur la N634 à côtoyer de près les voitures et les camions jusqu’à Buelna.

 

        L’albergue est le long de la nationale, nous DSC00363.JPGsommes les premiers pèlerins à arriver. On nous installe, mais les inscriptions se feront après la sieste, ici c’est sacré. L'auberge est neuve, la cuisine est bien équipée, il y a machine à laver et sèche linge et des ordinateurs sont à disposition.

        Nous allons visiter ce petit village et la plage rocheuse à marée basse.

 

       

        Un Hollandais arrive au gîte, puis Mireille et JeaDSC00374.JPGn Marc qu’on est heureux de revoir. Ils sont accompagnés de Brigitte et Pierrick de Rennes. Un peu plus tard, c’est Lyn qui se joint à nous. Elle est aussi très heureuse de nous revoir et c’est réciproque. Cette auberge faisant demi-pension, nous mangeons tous ensemble dans une ambiance joyeuse et conviviale.

 

14 ème étape   Buelna – Naves, 30,6 km

         Ce matin, après un petit déjeuner en commun, nous partons juste après les pèlerins de Savoie et de Rennes. Il fait déjà lourd, ils s’arrêtent à peine 500 mètres plus loin pour se mettre à l’aise, et de là nous ferons toute l’étape avec eux. Ça sera notre plus belle étape tant pour la beauté du parcours que pour le plaisir de marcher avec eux quatre.

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        On longe l’océan sur la presque totalité du parcours sur un agréable sentier et les paysages sont magnifiques.
DSC00459.JPG        Après plus de trois heures de marche on fait une petite pause et plus tard le picnic dans une jolie crique sauvage.

        Nous en profitons pour nous rafraîchir dans l’océan qu’on a l’impression d’avoir pour nous tout seul.

        

        A Llanes, on s’arrête pour déguster de délicieux gâteaux à la pâte d’amandes, spécialités de la ville et on rencontre Lyn qui fait son arrêt d'étape ici aujourd’hui.DSC00452.JPG

        

         Le chemin continue sur des sentiers côtiers et sur la route où l’on côtoie les plages de Celorio et de San Antonin.

 

        

        Il est temps de penser à trouver un hébergement et c’est à Naves que l’on s’arrête dans une albergue rurale. Curieusement, j’ai moins souffert du dos que les jours précédents, peut-être parce que Brigitte m’a fait plusieurs fois prendre des granules d’arnica. Après la douche, elle me fait un doux massage à l’huile d’arnica.

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        Après quelques courses dans une échoppe voisine, nous prenons notre repas ensemble dans la cuisine de la pension. Nos compagnons de voyage prévoyant une étape plus longue demain nous informent qu’ils partiront tôt.

        Ils ont eu la gentillesse de nous laisser des dosettes de café et de la confiture pour notre petit déjeuner, merci les amis…

15 ème étape   Naves – Ribadesella, 16,5 km

        Dès le départ mon dos me fait énormément souffrir ce matin, nous faisons plusieurs arrêts et marchons tranquillement.

        On suit unDSC00502.JPGe piste ombragée par les eucalyptus, puis on revient sur la route sur quelques kilomètres avant de traverser un champ qui monte en direction de l’église de Pria qui s’élève au sommet d’un tertre. Dans cette montée nous faisons connaissance avec un groupe de Saint-Etienne.

 

        Nous prenons des chemins de terre, un chemin caillouteux, on passe un pont roman, on traverse une voie ferrée, puis on marche sur des routes goudronnées et on arrive à Ribadesella. Je n’irai pas plus loin, trop mal !

DSC00540.JPG         La ville et le port sont établis sur la rive droite de l'estuaire du Sella, tandis que sur l'autre rive s'est développée une station balnéaire le long de la plage.

        On s’installe à l’auberge de jeunesse avant qu’elle ne ferme à midi puis on va manger en ville et nous balader sur la plage Santa Marina en admirant les maisons de la Belle Epoque.

       Plus tard en ville, nous rencontrons Lyn, puis Alexandre et d’autres pèlerins déjà rencontrés.

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        L’auberge est au bord de la plage et de notre fenêtre nous avons vue sur l’océan. Le groupe de Saint-Etienne s’installe dans notre chambre. Nous nous endormirons bercés par le doux bruit des vagues.

16 ème étape   Ribadesella – Colunga – Villaviciosa,

                         29 km + 17 en bus

        Le chemin commence sur le paseo maritime et nous longerons l’océan jusqu’à la Isla 18 km plus loin. On suivra de beaux paysages vallonnés et bordés d’eucalyptus. 

       On voit des horreos partout dans les Asturies, cela servait à conserver le maïs, mais aussi de grenier et pour toutes les denrées comestibles et périssables.

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        En chemin on rattrape notre amie Lyn,DSC00558-2 toujours aussi heureuse de nous revoir.

        Elle marche avec nous un moment, puis s'arrête pour nous offrir un cadeau australien à l'attention de notre petit fils et nous la laissons, elle préfère marcher seule à son rythme. Elle nous reverra plus loin à la terrasse d’un café.

 

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       Nous longeons la plage de la Espasa et nous arrivons à la Isla que nous traversons avant de reprendre un chemin de terre jusqu’à Colunga.

        La prochaine ville est à 12 km, je n’irai pas jusque-là, encore trop mal à cette épaule ! On mange quelques tapas à une terrasse en attendant que passe l’orage et la belle averse qui suit.

        Plutôt que de faire étape ici, on décide de prendre le DSC00592.JPGbus jusqu’à VillaviciDSC00588---Copie.JPGosa et là-bas, d’aller à pied jusqu’à la séparation des deux chemins, le camino côtier et le primitif, à Casquita.

Cela nous fera 8 km de plus dans la journée soit 29 au total, ce qui n’est pas si mal compte tenu des circonstances.

         Et c’est là que s’arrêtera notre chemin cette année, il est temps de penser au retour, un avion nous attend à Bordeaux dans quatre jours.

 

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         Nous irons cette fois à l’hôtel, le Carlos 1er à côté de l’office du tourisme. Pas plus cher qu’une chambre d’hôte, mais beaucoup mieux et petit déjeuner compris.

 

       Le lendemain matin en allant à la gare routière de Villaviciosa, nous voyons une dernière fois Lyn qui continuera le chemin par Gijon.

Villaviciosa – Oviedo – Hendaye - Bordeaux

         Ces trois derniers jours ont été consacrés au retour mais on ne voulait pas revenir sans avoir visité la ville d’Oviedo et le Mont Naranco. Ce site offre un panorama sur toute la Ville.

DSC00610.JPG        Le palais de style préroman devenu église dédiée à Santa Maria del Naranco est inscrit au patrimoine mondial de l’humanité.

         A 100 mètres, se trouve l’église San Miguel de Lillo. Ce sont parait-il des vestiges inestimables. Les visites étaient malheureusement fermées au moment où nous y étions.


DSC00646.JPG                La cathédrale, les églises, les théâtres, les musées, 120 rues piétonnes, plus de 100 statues, tant de choses à voir à Oviedo et trop peu de temps pour tout ça.

         On prend un instant la pose avec Woody Allen dans cette citée désignée la plus propre d’Europe. C’est vrai qu’elle est d’une propreté impeccable.


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         Le soir dans la vieille ville, nous retrouvons André, Paul, Nicole et Gilles avec qui nous prenons notre dernier repas pèlerin et dégustons des civelles.

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Ils nous apprennent que nos amis Mireille, Brigitte, Jean-Marc et Pierrick étaient à l’albergue avec eux et nous regrettons de ne pas les avoir rencontrés.

 

         Au départ d’Oviedo, nous avons pris le bus pour Irun, mais le chauffeur sympa a proposé de nous déposer à Hendaye où nous sommes arrivés en fin d’après-midi, après 8h30 de bus. Le lendemain c’était la grève des trains, nous avons attendu un jour de plus pour prendre un TGV direction Bordeaux et enfin l’avion pour revenir à Bâle-Mulhouse.

        En Espagne, nous n’avons pas retrouvé ou rarement, cette ambiance conviviale qu’on avait en France à chaque étape le soir avec les autres pèlerins et les hébergeurs qui mangeaient avec nous sur le chemin du Puy en Velay, ni cet accueil avec un verre d’eau fraiche, de jus de fruits ou de café qu’on nous proposait systématiquement dans les gîtes à notre arrivée.

 

         Mais ce fut une fois encore une belle aventure et comme les autres années, nous avons fait de magnifiques rencontres. Les paysages des régions d'Espagne que nous avons traversés sont très beaux, et ses habitants vraiment sympas. Nous sommes déjà prêt dans notre esprit pour faire la suite l’an prochain par le Camino primitivo, et cette fois jusqu’à Santiago de Compostela !...   


(voir les photos)

Publié dans Etapes 2014

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